Du côté de chez Gabriel Marcel
Philosophe, dramaturge, musicien, éditeur, critique dramatique, Gabriel Marcel est reconnu comme ayant été après Henri Bergson, le philosophe français le plus important de la première moitié du XX™* siècle.
Souvent envisagé par rapport à Jean-Paul Sartre, alors que son œuvre est antérieure à celle de celui-ci de plus d’une génération, Gabriel Marcel appartient davantage au courant phénoménologique qu’à l’existentialisme, fut-il chrétien.
Moins lu aujourd’hui que naguère, il était utile qu’un livre soit consacré à ce maître de la vie intérieure et de l’expérience concrète qui a pratiqué l’art du questionnement en dehors de tout esprit de système ; cela d’autant plus que le travail de Joël Bouëssée nous révèle l’influence de l’auteur d’Etre et Avoir sur ce qui allait devenir à l’Est, la pensée dissidente.
Préférant l’ontologie à la morale, la vérité au droit, Gabriel Marcel était pourtant prédisposé à cela, comme il l’avait été à cette littérature de l’identité humaine que Vaclav Havel tenait pour être « l’expression de la vie sur le récif le plus avancé d’un pouvoir déshumanisé… un éloignement général par rapport à l’être ».
Joël Bouëssée habite les Yvelines depuis qu ‘il y est né, il y a soixante-cinq ans. Il exerça son activité professionnelle dans le milieu de l’édition, tout en appartenant à la vie associative de notre région : administrateur de la « S.A.RR.A.F » (Société des Amis de la Région de Rambouillet et de sa Forêt), membre fondateur des « Journées Maurice Ravel » de Montfort l’Amaury, etc. De 1963 à 1973, il a suivi le séminaire que le philosophe-dramaturge Gabriel Marcel réunissait dans son salon chaque vendredi, sujet de son récent ouvrage.